L’Académie vient de perdre l’un de ses membres fondateurs, Marc Pélegrin, Haut Conseiller honoraire à l’Office National d’Etudes et de Recherches aérospatiales (ONERA), décédé le 1er janvier 2024 à l’âge de 100 ans.

Né en 1923, Marc Pélegrin a marqué l’histoire de l’ingénierie aérospatiale par ses contributions exceptionnelles tant sur le plan académique que professionnel.

Il a participé avec beaucoup d’efficacité et d’énergie, dès sa création et pendant de nombreuses années aux activités de l’Académie notamment dans les fonctions qu’il a exercées en tant que premier Secrétaire général de 1983 à 1987, puis de Vice-Président de 1987 à 1990. Il a également présidé la Commission Prospective à sa création en février 2009. Il a aussi été l’initiateur des colloques organisés par l’Académie sur la sécurité aérienne.

Diplômé de l’École polytechnique en 1943, Marc Pélegrin a eu un parcours unique qui l’a conduit à des institutions prestigieuses telles que la Rochester University, les Houdry Process Laboratories ou encore le MIT aux États-Unis. En 1952, il a obtenu son doctorat ès sciences avec une thèse sur le “Calcul statistique des asservissements.”

Pendant sa carrière, Marc Pélegrin a joué un rôle majeur dans le développement de l’automatique, de la simulation de vol, et des technologies de pointe en aérospatiale. Il a été le co-fondateur du Centre d’Etudes et de Recherches en Automatique (CERA) en 1958, anticipant ainsi la création du Centre d’Etudes et de Recherches de Toulouse (CERT) en 1965.

Marc Pélegrin a laissé son empreinte sur la formation et la recherche en aérospatiale, notamment en supervisant le processus de décentralisation de l’École Nationale Supérieure de l’Aéronautique et de l’Espace (ENSAE) vers Toulouse, dont il fut de directeur de 1968 à 1978, assurant cette fonction avec celle de directeur du CERT de 1968 à 1988 afin d’assurer l’étroite symbiose entre ces deux pôles.

Ses travaux scientifiques ont couvert un large éventail de domaines. Il a été un pionnier dans des domaines tels que la détection automatique et la reconfiguration automatique de systèmes après une panne, le contrôle en navigation 4-D des avions en zone terminale, et l’analyse en temps quasi réel de l’état d’un avion pendant les essais en vol.

Ses réalisations ont également eu un impact significatif sur l’industrie, notamment dans l’automatisation de la centrale EDF de Nantes Cheviré et des métros de Lille (VAL) et de Paris.

Marc Pélegrin était correspondant de l’Académie des sciences et membre de l’Académie des technologies.
Il a été honoré par de nombreuses distinctions au cours de sa carrière, dont le titre de Docteur Honoris causa de l’université de Gand, et aux USA celui de Foreign associate de la National Academy of Engineering.
Il était Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, titulaire de la médaille de l’Aéronautique et des Palmes académiques

SI Marc Pélegrin laisse derrière lui un héritage exceptionnel dans le domaine de l’aérospatiale, ses travaux continuant d’influencer les générations futures d’ingénieurs et de scientifiques, nous nous souviendrons également de sa bonne humeur permanente, sa générosité et son enthousiasme communicatifs, d’une personnalité très attachante, montrant de véritables qualités humaines.


Lire l’hommage prononcé par Jean-Claude Ripoll lors de la séance du 23 février 2024

Marc Pélegrin