Commission Energie et environnement

1 – Objectifs et mission :

1. La commission a pour objectif principal de soutenir et participer à l’action de l’Académie en faveur d’une aviation durable et respectueuse de l’environnement. Ce secteur (civil et militaire) étant amené à terme à une certaine confrontation sur l’énergie et les effets climatiques d’origine anthropique avec d’autres secteurs du transport et plus généralement de la Société, la commission devra s’intéresser à des aspects débordant de l’aéronautique et même du transport comme la disponibilité d’énergie primaire renouvelable et la chimie de la haute atmosphère. Dans ce cadre, la coopération avec l’Académie des Technologies sera recherchée. La Commission Aviation Civile (CAC) ayant dans ses statuts un champ d’action large, incluant de fait la réduction de consommation des avions et les effets environnementaux non climatiques (bruit etc.) les sujets traités feront l’objet d’une concertation étroite avec elle.
2. Mission : Développer et communiquer un message robuste sur les stratégies et conditions pour atteindre la neutralité environnementale de l’aviation européenne et globale[1] d’ici 2050, tout en satisfaisant les objectifs de connectivité, de performance économique et de compétitivité. A cet effet, identifier en particulier les développements énergétiques, le cadre réglementaire et les investissements nécessaires pour y parvenir. Ce message devra s’appuyer sur un corpus de données et d’analyses scientifiques, techniques, opérationnelles, industrielles, économiques et sociétales aussi solide, objectif et impartial que possible, tenant compte des plus récents développements. Les résultats de ses travaux peuvent faire l’objet de publications sous forme de dossiers, ou autres, selon les procédures de l’AAE.

2 – Sujets prioritaire (vision septembre 2021)

Biocarburants et e-fuels (Btl et Ptl) : 

1. Etat de l’art : techniques physico-chimiques matures ou à l’étude, point sur leur industrialisation, besoin en énergie primaire. Bilan GES de leurs cycles complets.
2. Aspects économiques. Projections : quantités, coûts (Capex-Opex)
3. Progrès vers l’homologation 100% de mélange (motoristes, avionneurs et ASTM).
4. Feuilles de route européennes et hors Europe

Production et utilisation d’hydrogène liquide (LH2) ou gazeux (GH2) :

1. Production de GH2 et LH2 : Etat de l’art : techniques physico-chimiques matures ou à l’étude, point sur leur industrialisation, besoin en énergie primaire. Bilan GES de leurs cycles complets.
2. Avitaillement et emploi à bord. Efficacité énergétique finale (GH2 et LH2) par pax-km . Projets d’aéronefs.

Disponibilité d’énergie renouvelable primaire (et/ou de surfaces cultivables et de déchets)

1. Pour satisfaire les besoins énergétiques de l’aviation .
2. Vision du secteur de l’énergie, mondiale, européenne et nationale. Compétition avec d’autres secteurs industriels. Stratégie européenne et feuilles de route nationales.

Effets climatiques de l’Aviation, CO2 et hors-CO2, une vision globale :

1. Etat de l’art, articles sur la métrique, les modèles et les mesures (sillages, sol, satellites) .
2. Stratégies proposées de réduction des effets (nouveaux carburants « désaromatisés », évitement des zones critiques, ATM, progrès des moteurs…).
3. Documentation situant l’aviation dans l’ensemble des effets climatiques d’origine anthropique.

Stratégies et trajectoires :

1. Aspects économiques, réglementaires et stratégiques : market based measures -ETS, CORSIA-, taxation, SAF mix mandate, standards internationaux, interdictions de vols courts, stratégie de décarbonisation de l’aviation et des transports en général. Elasticité prix-demande
2. Empreintes carbone vérifiables du secteur Transports (totales et par pax-km)
3. Effets sur le transport aérien d’évolutions techniques et sociétales hors aviation (plus de « distanciel » ? économie moins mondialisée ? Flight shaming/Aviation bouc émissaire ?)
4. Réfutation de messages des médias ou d’organismes mal renseignés.
5. Sujets généraux dépassant les cadres ci-dessus.

3 – Mode de travail

Préambule : Les sujets à traiter sont par nature très divers, souvent pluridisciplinaires et en marge de l’expérience acquise par la plupart des académiciens. La collecte, le tri[2] et l’analyse d’informations extérieures est donc un élément clé du travail à fournir. Il est de ce fait proposé un mode collaboratif dont le produit est discuté, étudié, mis au point puis publié à ses différents stades sur des outils partagés i.e. internet internes et externes. Au passage, ce travail pourrait créer le germe des observatoires cités dans l’Avis n°13, ou au moins indiquer ce qu’ils pourraient être[3] .

La qualité de la « production » et l’énergie de ceux qui la diffuseront donneront une légitimité au « message robuste sur les stratégies et conditions pour atteindre la neutralité environnementale de l’aviation européenne et globale d’ici 2050 ».

Par un processus « bottom up » à partir des multiples compétences et de la collaboration des membres de la C2E et de leurs contacts à tous niveaux, personnels, AAE, hors AAE, nationaux et internationaux, on constituera un corpus de documentation tenu à jour et accessible par internet, couvrant progressivement les (cinq)[4] sujets prioritaires cités plus haut, ouvert à des opinions diverses tant qu’elles sont raisonnables, synthétisé, validé, vulgarisé et/ou commenté suivant les cas.

Celui-ci sera utilisable pour communiquer et aura un aspect éducatif (visibilité internet, contacts industriels et politiques, conférences, relations avec la Presse, Ecoles, Entretiens de Toulouse, réseaux sociaux…) .

Ceci ne se fera pas en un jour. Deux actions sont proposées pour commencer :

1. Collecter, trier et produire de l’information à jour et pertinente pour soutenir les démarches de l’AAE. En tirer des rélexions et synthèses à divers niveaux et diverses destinations.
2. Mettre en place une « vitrine » de cette information, triée et commentée, indépendante, mise à jour régulièrement (au moins trimestriellement) et comblant donc un vide dans le champ médiatique et politique largement occupé aujourd’hui par des acteurs souvent partisans.

Ensuite et seulement ensuite, si on a produit des documents informatifs de qualité , on pourra proposer un embryon d’observatoire et de forum.

Le détail de l’organisation de cet effort collectif est proposé en annexe.

4 – Constitution

4.1  De manière à avoir un champ suffisant de compétences, la Commission est constituée de membres en provenance de toutes les Sections de l’académie souhaitant contribuer et dont la compétence correspond aux sujets traités. Ces sujets ayant pour la plupart une portée internationale, la participation de membres Européens non Français sera encouragée.

4.2  En outre, comme toute commission de l’Académie, elle peut solliciter la contribution de personnes extérieures à l’Académie, européennes et au delà,  dont les compétences spécifiques sont reconnues.

4.3  La Commission est présidée à sa création par Xavier Bouis, membre de l’Académie.

4.4  L’Annexe donne la liste à ce jour des premières personnes identifiées comme pouvant efficacement contribuer aux travaux de la C2E. Cette liste sera complétée rapidement au démarrage de l’activité et sera appelée à évoluer au cours du temps en fonction de l’intérêt des personnes ou de l’achèvement des sujets les ayant concernées.

5 – Durée

La C2E est approuvée pour son fonctionnement pour chaque cycle d’activités.

[1] Avec des échéances plus éloignées (2070) pour les pays émergents

[2] L’occupation quasi totale du champ médiatique par des acteurs partisans propageant des « infox » souvent grossièrement fausses sur le transport aérien est un fait dont il faut tenir compte.  Les informations et avis élaborés par l’AAE se devront donc d’être d’autant plus étayés et vérifiables.

[3] Avis n° 13 : L’Académie recommande aux acteurs publics et privés de s’associer pour créer un observatoire de la décarbonation du transport aérien afin de travailler sur des bases reconnues par tous, crédibles et transparentes (Rec1).
L’Académie recommande la création d’un forum des usages de l’aviation, qui pourrait être européen (Rec12).

[4] Cette répartition pourra évoluer si la logique des réflexions l’impose