par Philippe COUILLARD, membre titulaire et ancien président de l’Académie
Toute ma carrière, j’ai participé à de grands projets. Ils étaient tous dans le domaine spatial et, pour beaucoup, ils concernaient des nouveautés technologiques jamais réalisées auparavant en Europe. C’est ce que j’appelle des projets « premiers de cordée ».
J’étais responsable « système » sur le projet de lanceur Ariane 1, chef de projet du satellite SPOT 1, directeur de programme (cela fait plus riche que chef de projet mais c’est pareil !) de l’avion spatial Hermes. J’ai eu un rôle de supervision pour des projets de satellites : Telecom 1, TVSAT/TDF1, Turksat 1 qui a été ma première expérience de commerce à l’export… J’ai contribué au développement du cargo qui a desservi la station spatiale internationale l’ATV (Automatic Transfert Vehicule) et j’ai négocié comme industriel maître d’oeuvre le contrat de développement du missile balistique M51 avec la Délégation Générale de l’Armement.
Toutes ces activités, outre qu’elles ont été passionnantes, m’ont apporté de l’expérience. Ce petit guide n’a pas d’autre ambition que de faire part de cette expérience pour aider, dans la mesure du possible, les générations qui suivent à s’y prendre encore mieux. J’ai bien conscience que chaque projet a des caractéristiques et des contraintes particulières, mais je suis persuadé qu’il existe aussi des traits communs. Je sais aussi que les techniques ont considérablement évolué avec notamment l’apport du numérique (outils de simulation, outils de gestion financiers ou calendaires…). Mais j’ai la faiblesse de croire que la conduite des projets repose d’abord sur les hommes qui les entreprennent et l’organisation qu’ils mettent en place pour les réaliser. C’est ce que je cherche à faire ressortir. Je pense que cela peut être utile non seulement aux hommes de projet, mais aussi à ceux qui les décident et les financent.
Crédit image : CNES – Vue d’artiste du satellite SPOT 1 en orbite.
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