Les secrets et les limites de la compétitivité d’Ariane 6*

Par Alain Charmeau, membre titulaire de l’AAE et ancien Chief Executive Officer d’ArianeGroup.

[*] Article  publié dans la revue “Engagement” de l’ASAF, numéro de Printemps 2022.

Conçu dans les années 90, le lanceur Ariane 5 avait pour objectifs d’assurer aux Etats européens un accès autonome à l’espace et de développer de nouvelles technologies dans les 12 pays participant au programme. Le lanceur Ariane 5 a ensuite été une réussite commerciale car il répondait parfaitement au besoin d’accès à l’orbite géostationnaire à une époque de pénurie de lanceurs de grande capacité.

Une concurrence nouvelle s’est développée avec le lanceur russe Proton commercialisé par la société américaine ILS, puis avec l’arrivée annoncée de nouveaux lanceurs américains (Falcon), japonais, indiens vers le milieu des années 2010, alors que Proton subissait une série d’échecs.

A la même période, la technologie des satellites a rapidement évolué, permettant à des satellites beaucoup plus petits d’assurer, depuis l’orbite basse, une partie des missions offertes par les gros satellites géostationnaires. D’autres lanceurs, plus petits : russes (Soyuz), indiens, japonais, coréens sont venus compléter l’offre mondiale, cette offre devenant supérieure à la demande de lancements, créant ainsi une pression concurrentielle nouvelle.

Décidée en 2014, Ariane 6 se devait donc…

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